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Face à l'incompréhension, montrons notre force et notre détermination !

A l'attention des élèves, parents, bénévoles, enseignant.e.s et personnels de Diwan

25/05/2021

Ce vendredi 21 mai, les membres du conseil constitutionnel ont rendu leur décision suite au recours sur la loi Molac en interprétant de façon rigide et rétrograde l’article 2 de la constitution : « La langue de la République est le français », et allant ainsi contre le vote du 8 avril obtenu à une large majorité de députés.

Lenn ar pennad e brezhoneg

Cette interprétation va à l’encontre du développement des langues régionales reconnues pourtant dans la constitution. La langue bretonne est ainsi mise à mal ainsi que l’essence même de Diwan, l’immersion.

Concrètement, ce que dit le rapport du conseil constitutionnel :

Lien vers la décision du conseil constitutionnel

Concernant l'article 4 de cette loi faisant référence à l'immersion, la décision évoque les éléments suivants :

18. Si, pour concourir à la protection et à la promotion des langues régionales, leur enseignement peut être prévu dans les établissements qui assurent le service public de l'enseignement ou sont associés à celui-ci, c'est à la condition de respecter les exigences précitées de l'article 2 de la Constitution.

19. Or, il résulte notamment des travaux préparatoires de la loi déférée que l'enseignement immersif d'une langue régionale est une méthode qui ne se borne pas à enseigner cette langue mais consiste à l'utiliser comme langue principale d'enseignement et comme langue de communication au sein de l'établissement.

20. Par conséquent, en prévoyant que l'enseignement d'une langue régionale peut prendre la forme d'un enseignement immersif, l'article 4 de la loi déférée méconnaît l'article 2 de la Constitution. Il est donc contraire à la Constitution.

En termes plus directs, l’immersion pratiquée depuis 44 ans dans nos écoles, collèges et lycées, serait anti-constitutionnelle.

Le ministre s’est exprimé ce week-end :

Le ministre de l’éducation nationale a précisé les impacts dans son entrevue de Ouest-France du 21 mai : Elle va sans doute conduire à des évolutions, mais elle ne condamne en rien Diwan, qui n’est pas menacé dans son existence. Il y a même là une opportunité pour passer à une nouvelle phase de son développement. Je resterai très attentif à ce que nous puissions continuer à appuyer Diwan.

L'article paru dans Ouest France.

Quelle est la volonté du ministre Blanquer ? Veut-il nous imposer la parité horaire et détruire ainsi la méthode pédagogique la plus efficace pour assurer la transmission de la langue bretonne à travers les générations ? Si tel était le cas, ce serait un chantage inacceptable !

Des orientations possibles pour trouver des solutions ?

A ce stade, il semble que seule une révision de la constitution permettrait à moyen terme de régler cette impasse juridique sur l'immersion qui rend notre modèle illégal et donc non finançable par les collectivités. Le député Paul Molac a proposé cette possibilité.

Publication Twitter

Face à ce flou juridique, lourd de conséquences, et à la montée de la gronde, le président de Région, Loïg Chesnais Girard, a suggéré au président de la république le 22 mai une modalité juridique d’urgence en attendant une modification nécessaire de la constitution.

Publication Twitter

Cette proposition juridique, qui aurait apporté un peu d'apaisement dans cette crise, n’a pas été utilisée et la loi a été promulguée le dimanche 23 mai, jour des 44 ans de Diwan. Quel beau cadeau d’anniversaire !
Dispositions juridiques

Cette promulgation rend effectif l'intégration des articles conformes mais rend également effectives les décisions du conseil constitutionnel dont l'anti-constitutionnalité de la méthode d’enseignement par immersion.

A partir de maintenant, nous sommes dans l’inconnu au niveau juridique, financier et opérationnel.

Pour autant, l’ambiguïté nous profitant, nous poursuivrons notre mission comme chaque jour depuis 44 ans, avec détermination

Nous vous confirmons que notre engagement est entier et total pour trouver une issue à cette crise, mais en l'absence de réponse claire, seule une mobilisation importante et collective permettra de faire bouger les lignes.

Nous exprimons également notre indignation face à la décision du Conseil constitutionnel de censurer l’article qui permettait la reconnaissance des signes diacritiques propres aux langues dites régionales, en l’espèce le n tildé “ñ”.

Montrons notre détermination à poursuivre notre mission de transmission du breton par immersion en nous mobilisant  fortement ce samedi 29/05.

Dans ces périodes de colère et de doute, il peut être tentant de trouver des bouc-émissaires parmi les élu.e.s locaux ou candidat.e.s. Sans pour autant faire preuve de complaisance, nous demandons à tou.te.s de rester mesuré.e.s envers celles et ceux qui nous soutiennent. Le moment viendra, pour chacun d’entre eux, de démontrer leur action en faveur de la langue bretonne. Dans cette lutte, nous avons besoin d’unité et il ne faut pas se tromper de cible. Ceux qui nous attaquent aujourd’hui sont au sommet de l’Etat : Jean-Michel Blanquer, Jean Castex et Emmanuel Macron !

Nous vous appelons solennellement élèves, parent.e.s, bénévoles, enseignant.e.s, personnels et sympathisant.e.s à nous rejoindre ce samedi 29 mai à 13h30 à Guingamp afin de sauver notre modèle immersif qui fait vivre nos langues régionales !

Betek an trec’h !

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