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Pour la correction des copies de bac et de brevet, rédigées en breton

Examens

03/07/2018

Alors que 15 lycéens et une soixantaine de collégiens réclament, à raison, la correction, dans des conditions équitables, de leurs copies de mathématiques rédigées en breton, Diwan en appelle à la responsabilité de chacun. Quel message la République française envoie-t-elle à ses jeunes quand elle leur interdit d’utiliser le breton ?

Alors que 15 lycéens réclament, à raison, la correction de leurs copies de mathématiques rédigées en breton, dans des conditions équitables,

Alors qu’une soixantaine de collégiens ont décidé de composer l’épreuve de sciences et technologie en breton,

Alors que l’académie de Rennes compte suffisamment d’enseignants qualifiés pour corriger ces copies,

Alors que ces enseignants exercent dans des établissements distincts de Diwan,

Alors qu’on apprend que le rectorat a dépêché expressément dans un centre de correction de Brest, un inspecteur pour empêcher la correction des copies rédigées en breton,

Diwan rappelle :

-       que la loi du 8 juillet 2013 prévoit que « les langues et cultures régionales appartenant au patrimoine de la France, leur enseignement est favorisé prioritairement dans les régions où elles sont en usage »,

-       que le Code de l’Education prévoit bien que « La langue de l'enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires dans les établissements publics et privés d'enseignement est le français. Des exceptions peuvent être justifiées :  1° Par les nécessités de l'enseignement des langues et cultures régionales ou étrangères ; (…) » (L 121-3),

-       que depuis 2008, la Constitution indique que « les langues régionales font partie du patrimoine de la France ».

Diwan dénonce :

-       la décision du rectorat de l’académie de Rennes d’organiser l’interdiction de corriger les copies rédigées en breton aux épreuves du baccalauréat et du brevet,

-       concernant le baccalauréat, depuis deux ans et demi, les refus systématiques de l’administration, basés sur de faux arguments (absence de correcteurs, voculabulaire de mathématique « non stabilisé » en terminale… mais satisfaisant en troisième !),

-       l’attitude de l’administration de l’Education nationale qui ignore la loi et son esprit dans la circulaire publiée le 12 avril 2017 : cette circulaire ne prévoit même pas la possibilité de composer en langue régionale l’épreuve d’histoire et géographie au baccalauréat alors qu’elle se pratique depuis plus de vingt ans. Cette circulaire est aussi une régression en excluant l’épreuve de sciences et de technologie des épreuves en breton du brevet.

Diwan demande :

-       que les copies des lycéens et des collégiens soient évaluées selon les mêmes critères que tous les autres candidats qu’ils aient composé en français, en basque ou en breton,

-       que le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer se souvienne de ses déclaration à l’Assemblée nationale le 29 mars 2018 : « Ce gouvernement et moi-même considérons les langues régionales avec bienveillance. On m’a fait le procès contraire après ma phrase « Une langue, une grammaire, une République », mais, si j’affirme avec fierté que la langue française, inscrite dans la Constitution, est ma première priorité, cela ne s’oppose pas à une politique très ouverte vis-à-vis des langues régionales, dont l’existence est, comme cela a été rappelé à juste titre, reconnue par la Constitution. On peut ainsi dire « la langue française et en même temps les langues régionales. Nous travaillerons donc avec les réseaux dans un esprit de bienveillance. J’entends certains demander une plus grande harmonie dans les pratiques des rectorats vis-à-vis des réseaux défendant les langues régionales, et je suis très ouvert à cette requête. »

-       que le président de la République, applaudi à Quimper le 22 juin, lorsqu’il a déclaré son soutien à l’enseignement en langue régionale, maintienne son engagement à accompagner les réseaux d’enseignement.

Diwan en appelle à la responsabilité de chacun. Nous sommes le 3 juillet 2018. Quel message la République française envoie-t-elle à ses jeunes quand elle leur interdit d’utiliser le breton ? 

Mots clefs associés : bak e brezhoneg    baccalauréat    brevet    breton    Education nationale   

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