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"Sans parler breton, on a pu l’introduire dans notre quotidien"

Un papa témoigne

01/10/2019

Lenn ar pennad e brezhoneg

A Diwan, 80% des parents ne parlent pas breton et cela ne représente pas un frein à la scolarité de leur enfant. Au contraire, cela permet à l’enfant de présenter son travail dans plusieurs langues et à différents moments de sa journée. Gwenaël Cissou, 36 ans, est père de deux enfants inscrits à l’école Diwan de Lorient. Il ne parle pas breton et parvient tout de même à accompagner la scolarité de ses enfants.

Pourquoi avez-vous choisi l’école Diwan pour vos enfants ?

Ce qui nous a charmé chez Diwan c’est l’enseignement par immersion. Parler une autre langue dès le plus jeune âge et contribuer à la sauvegarde de la langue bretonne, ça apporte un gros plus à la scolarité de mes enfants. En plus de cela, lors de notre première visite de l’école, nous avons tout de suite trouvé le lieu chaleureux et l’équipe conviviale. Nous nous sommes sentis accueillis.

Pourquoi dîtes-vous que l'école est conviviale ?

Ce que nous aimons, c’est la relation entre tous les acteurs : parents, enfants, enseignants, salariés… Tout le monde se connaît et cela crée une bonne cohésion de groupe. Lorsqu’il y a un problème, nous le résolvons ensemble, c’est constructif. Rien que le bonjour et le sourire le matin, c’est appréciable. On ne dépose pas juste ses enfants, l’école possède une ambiance familiale, il y a une vie qui s’en dégage.

Nous apprécions vraiment l’esprit familial. Sur la cour de récréation et sur les temps périscolaires, tous les enfants, petits et grands, jouent ensemble et se respectent. Ils forment un seul et se connaissent tous. Je trouve cela convivial.

Pourquoi parlez-vous d'esprit familial ?

Je travaille dans l’informatique, j’ai donc proposé mon aide à l’AEP dans ce domaine pour m’investir à l’école. J’apprécie le fait que le système Diwan soit associatif : ça permet d’être acteur, d’avoir des libertés, faire des choses facilement et que l’on ne pourrait pas faire partout. Diwan nous permet de bénéficier d’une scolarité hors norme et gratuite : il faut donc s’avoir s’investir un minimum afin que les équipes bénévoles puissent se relayer plus régulièrement sur l’année.

Avez-vous ressenti des craintes quant à la scolarité de vos enfants ?

La crainte aurait pu être la maîtrise de la langue française, mais nous nous sommes aperçus très rapidement que nos enfants parlent très bien français et parviennent à écrire et à lire dans les deux langues. Nous n’avons pas du tout ressenti de lacunes dans ce domaine.

Nous n’avons pas exprimé d’autres craintes. Les parents d’élèves nous ont tout de suite rassurés en nous disant que la pédagogie Diwan est élaborée pour le bon développement de l’enfant, que ce soit dans sa scolarité, sa communication mais aussi son bien-être.

Vous ne parlez pas breton. Comment réussissez-vous à accompagner la scolarité de votre enfant ?

Pour les devoirs, un petit lexique de classe nous est fourni pour pouvoir suivre le travail des enfants. Cela permet de suivre et de savoir où ils en sont dans le programme. Thibaud, mon fils, a 7 ans, il me fait un petit résumé de ce qu’il est en train de faire et nous échangeons sur le sujet. Je tente quand même de m’approprier la lecture : je lis en breton sans forcément comprendre. Ainsi, je lui parle quand même un peu breton et on peut donc réviser la leçon de lecture ensemble. Le plus important c’est qu’il apprenne à lire dans les deux langues et cela se fait naturellement de son côté.

Vous ne parlez pas breton. Avez-vous réussi à insérer la langue dans votre maison ?

Oui tout à fait. Sans parler breton, on a pu l’introduire dans notre quotidien, que ce soit par des petites phrases toutes simples telles que « Noz vad », « Mar plij », les jours de la semaine… Mais aussi par des outils d’éveil : nous avons des livres en breton et on lit ensemble les histoires le soir. C’est un moment marrant entre nous : je lis en breton et Thibaud rigole parce que je n’ai pas la bonne prononciation. Du coup on relit ensemble correctement et ça nous fait un bon exercice à tous les deux. On se rend également sur le site internet Korn ar vugale et ils peuvent travailler leur breton d'une manière ludique.

Comment vos enfants vivent la langue bretonne en dehors de l’école ?

Ils le vivent d’une manière naturelle. Parfois, on entend Thibaud jouer tout seul en breton, il chante et il compte, on trouve ça bien.

Ma belle-sœur parle breton, donc ça leur arrive de parler ensemble en repas de famille et les enfants passent en breton sans se poser de questions. Par contre, si on leur demande de nous dire quelque chose en breton, ils ne le font pas, il faut que ça vienne d'eux.

Geriouaouegig brezhoneg < > Petit lexique breton 

 noz vad bonne nuit
 mar plij  s'il-te-plaît, s'il-vous-plaît
korn ar vugale le coin des enfants
Mots clefs associés : Lorient    école    parents    français    aep   

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